mercredi 24 février 2016

Suzanne Valadon, Maurice Utrillo, André Utter à l’atelier 12, rue Cortot 1912-1926

Suzanne Valadon, La Tireuse de cartes, 1912, Association des amis du Petit Palais, Genève
© Petit Palais, Genève / Studio Monique Bernaz, Genève

Valadon, Utrillo & Utter
du 16 octobre 2015 au 15 février 2016
exposition prolongée jusqu'au 13 mars inclus

  À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Suzanne Valadon, le Musée de Montmartre présente, du 16 octobre 2015 au 13 mars 2016, une exposition phare dédiée à Suzanne Valadon (Bessines-sur-Gartempe 1865 - Paris 1938), Maurice Utrillo (Paris 1883 - Dax 1955) et André Utter (Paris 1886 – 1946).
  Au tournant du XXe siècle, les ateliers du 12-14 rue Cortot furent d’importants lieux de création où vécurent de nombreux artistes. Après y avoir habité jusqu’en 1905 avec son premier mari, le banquier Paul Moussis, Suzanne Valadon retourne à l’atelier de la rue Cortot en 1912 et s’y installe avec son fils Maurice Utrillo et son compagnon, André Utter. Malgré les disputes avec André Utter et les frasques de son fils, Suzanne Valadon y passe les années les plus productives de sa vie. Rapidement surnommés le « trio infernal », ces peintres ont marqué les esprits du monde de l’art. De ces tensions et passions naquit ainsi une énergie créatrice qui permit aux œuvres des trois artistes de s’intensifier, s’épanouir et se renouveler durant cette période de vie commune.
  L’exposition, à travers une sélection de près de 150 œuvres, témoigne de leur complicité créative et intime dans ces lieux. Les œuvres présentées retraceront la période 1912-1926, dates où le trio vécu au 12, rue Cortot. Un espace est dédié à chacun des artistes dans un parcours organisé autour de l’atelierappartement, dont la restitution a été inaugurée en octobre 2014. L’appartement, lieu central de vie et de création, fut le témoin des rivalités mais également de l’estime, l’admiration, la complémentarité et l’inspiration mutuelle de ses trois locataires avant que le couple ne se sépare et que Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo ne déménagent rue Junot. Utter y restera jusqu’à sa mort en 1948.
 Les œuvres exposées sont issues du fond des collections constituées par la Société d’Histoire et d’Archéologie « Le Vieux Montmartre » et, plus principalement, de prêts extérieurs provenant, entre autres, du Centre Pompidou, du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, du musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône, des Musée des Beaux-Arts de Liège et de Bruxelles, du Petit Palais de Genève et de collections particulières. On pourra, en particulier, y admirer les célèbres tableaux de Suzanne Valadon La tireuse de cartes (Petit Palais de Genève) et Le lancement du filet (Centre Pompidou-MMAM-CCI).

Maurice Utrillo, Rue Seveste, 1923 © ADAGP / Jean Fabris,
Crédit photographique : Eric Emo / Parisienne de Photographie

Suzanne Valadon, La Boîte à violon, 1923, Musée d’art moderne de la ville de Paris
 © Eric Remo / Parisienne de photographie

Suzanne Valadon, Le Lancement du Filet, 1914, Musée de Nancy, dépôt du Centre Pompidou (1998)
 © Centre Pompidou MNAM-CCI, Dist. RMN-GP / Jacqueline Hyde

Le mariage de plaisir, Tahar Ben Jelloun

Jacques Majorelle (1886-1962), Jeune noire alanguie

Quatrième de couverture
  Dans l’islam, il est permis à un homme qui part en voyage de contracter un mariage à durée déterminée pour ne pas être tenté de fréquenter les prostituées. On le nomme «mariage de plaisir».
  C’est dans ces conditions qu’Amir, un commerçant prospère de Fès, épouse temporairement Nabou, une Peule de Dakar, où il vient s’approvisionner chaque année en marchandises. Mais voilà qu’Amir se découvre amoureux de Nabou et lui propose de la ramener à Fès avec lui. Nabou accepte, devient sa seconde épouse et donne bientôt naissance à des jumeaux. L’un blanc, l’autre noir. Elle doit affronter dès lors la terrible jalousie de la première épouse blanche et le racisme quotidien.
  Quelques décennies après, les jumeaux, devenus adultes, ont suivi des chemins très différents. Le Blanc est parfaitement intégré. Le Noir vit beaucoup moins bien sa condition et ne parvient pas à offrir à son fils Salim un meilleur horizon. Salim sera bientôt, à son tour, victime de sa couleur de peau.

  Tahar Ben Jelloun est né à Fès en 1944. Il a obtenu le prix Goncourt en 1987 pour La nuit sacrée. Il est l'auteur aux Éditions Gallimard de romans, parmi lesquels Partir et Le bonheur conjugal, de récits et de recueils de poèmes. Gallimard

Extrait
  Ce matin, l'air était doux. Un peu de fumée laissait des traces dans la blancheur de l'horizon. C'était le moment où les potiers et les boulangers allumaient les fours.
   Vu de loin, Fès ressemblait à un grand bol blanc couvrant d'autres bols. Fès subjuguait tous ceux qui la découvraient pour la première fois. Les toits et les terrasses communiquaient entre eux et dessinaient en s'enchevêtrant une arabesque qui entraînait la rêverie des visiteurs venus des contrées les plus lointaines. Elle avait son odeur, sa fragrance propre, un effluve indéfinissable portant la mémoire de tous les parfums déversés sur le sol depuis 808, date de sa fondation par Moulay Idriss Ier, descendant directement du prophète Mohammad.
  L'esprit de la ville s'étendait au-delà de ses frontières. Fès rayonnait et faisait entendre sa musique dans tout le pays. C'en était presque gênant pour les habitants des villes avoisinantes. Fès était le tombeau du Temps, la source enchantée de l'Esprit, le refuge des repentis et le divan des poètes qui tissaient de leurs vers les ruelles sombres et étroites. C'était aussi le centre du commerce, de l'échange, de l'arbitrage et de toutes les enchères pour l'or et la soie. Chaque chose était à sa place. C'était cela le secret de cette cité. Aux juifs, l'or, les fils d'or, les matelas remplis de laine brute. Ils avaient leur quartier, le Mellah au seuil de la médina. Un peu de condescendance de la part des Fassis musulmans, mais pas de rejet et encore moins de violence. Pas de mariage mixte non plus. Toute la ville se souvient de l'épisode qui avait failli ruiner la coexistence des deux communautés, lorsque Mourad, fils du professeur de théologie Laraki, voulut se marier avec Sarah, la fille du rabbin. Le scandale avait fait beaucoup de bruit. Les deux amoureux durent s'exiler en terre étrangère, en France ou en Belgique. La consigne avait été donnée des deux côtés d'oublier ces enfants que la folie avait égarés. On faisait comme s'ils n'avaient jamais existé. Curieusement cet épisode avait rapproché les deux familles en créant des liens. Les mères se voyaient en cachette dans l'espoir d'obtenir quelque information sur leurs enfants. Le temps ayant passé, Mourad et Sarah débarquèrent un jour sans prévenir avec un bébé dans les bras. Ce fut cette naissance qui réconcilia les enfants avec leur famille respective. Mais au font, il restait un sentiment de regret qui s'exprimait par des soupirs ou des regards désapprobateurs.

Je ne sais plus, je ne veux plus, Pascal Obispo


Grand coup de cœur pour l'album Billet de Femme
Je ne sais plus, je ne veux plus


Je ne sais plus, je ne veux plus

Je ne sais plus d'où naissait ma colère ; 
Il a parlé... ses torts sont disparus ; 
Ses yeux priaient, sa bouche voulait plaire : 
Où fuyais-tu, ma timide colère ? 
Je ne sais plus.

Je ne veux plus regarder ce que j'aime ; 
Dès qu'il sourit tous mes pleurs sont perdus ; 
En vain, par force ou par douceur suprême, 
L'amour et lui veulent encor que j'aime ; 
Je ne veux plus.

Je ne sais plus le fuir en son absence, 
Tous mes serments alors sont superflus. 
Sans me trahir, j'ai bravé sa présence ; 
Mais sans mourir supporter son absence, 
Je ne sais plus !

Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859), Romances

mercredi 13 janvier 2016

Les femmes d'Alger dans leur appartement, Eugène Delacroix

Eugène Delacroix (1798-1863), Femmes d'Alger dans leur appartement. © 2007 Musée du Louvre  Angèle Dequier

C'est beau ! C'est comme au temps d'Homère !
Le 11 janvier 1832, deux ans après la prise d'Alger, Delacroix, déjà célèbre pour la Barque de DanteLa mort de Sardanapale et La Liberté guidant le peuple, part pour le Maroc. Il accompagne Charles de Mornay chef de la mission envoyée par Louis-Philippe auprès de Moulay Abderrahmane. Le soutien du sultan à la résistance algérienne risquait de gêner la poursuite de la conquête de l'ouest par l'armée française. Au retour ils font escale à Alger. Aidé par l'ingénieur du port Poirel, selon Philippe Burty qui s'appuie sur les témoignages de Mornay et de Charles Cournault, Delacroix aurait réalisé son désir de pénétrer un harem musulman. Ce terme désigne la composante féminine de la famille dont l'accès, sauf accord ou intrusion, n'est pas toléré pour tout homme, y compris les proches, susceptible d'avoir des relations intimes avec elle. L'impasse sur les enfants qu'il a vus et sur le statut et l'état civil des personnages retenus, entretient l'ambiguïté.
Après une longue élaboration, il ne garde des femmes dessinées sur place que deux : Mouney Bensultane qui a posé deux fois dans des attitudes différentes, pour la figure voluptueusement accoudée à l'angle gauche face au spectateur et pour celle qui, assise en tailleur au centre, tourne le visage de trois-quart et converse sereinement avec sa  compagne de droite, Zera Bensultane. Le mystère plane sur ces femmes, soeurs, cousines ou épouses d'un même homme.
Sont-elles musulmanes? Leur nom arabe ne suffit pas pour l'affirmer. Le serouel que les juives n'ont pas vraiment adopté serait un argument plus valable ainsi que la formule cursive "Mohamed rassoul Allah" hâtivement inscrite sur le panneau chantourné en faïence bleu et blanc, mais n'est-ce pas un accessoire rapporté ? Dans Intérieur d'Alger, aquarelle du Louvre, sur le renforcement du mur à droite du miroir, il y a une vague esquisse desSandales du prophète, icône hagiographique et populaire, fréquente chez les notables musulmans mais a-t-elle un lien direct à sa visite ? Musée du Louvre



Merci, un très grand merci à Dsata !
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arte

mercredi 6 janvier 2016

Les Rois mages

Gustave Moreau, Etude en rapport avec Les Rois mages. (c) RMN-Grand Palais,  René-Gabriel Ojéda
 Guidés par une étoile, ils arrivèrent d'Orient
chargés d'or, de myrrhe et d’encens !  
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jeudi 31 décembre 2015

Bonne et heureuse année !

René Gruau (1909-2004), Paris. Pour Vogue

Je vous souhaite une très bonne et heureuse année 2016 !
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mercredi 23 décembre 2015

Joyeux Noël !

Marcel Rieder (1862-1942), Décoration du sapin de Noël
Je vous souhaite un joyeux Noël et de très belles fêtes de fin d'année !

mercredi 11 novembre 2015

Tous mécènes de l'Amour

 Jacques Saly (1717-1776), L’Amour essayant une de ses flèches

Jacques Saly (1717-1776)
L’Amour essayant une de ses flèches
Un chef-d’œuvre de la sculpture française
 Figure éminente du XVIIIe siècle, favorite puis fidèle amie du roi Louis XV, la marquise de Pompadour commanda en 1752 une œuvre spectaculaire au sculpteur français Jacques Saly. Exceptionnel par la délicatesse de sa composition et la virtuosité de son travail du marbre, L’Amour essayant une de ses flèches est considéré comme une merveille de la sculpture française mais aussi comme le chef-d’œuvre de l’artiste.

 La redécouverte de cette œuvre éblouissante, conservée en mains privées depuis plus de deux siècles et classée Trésor national, constitue une occasion unique de révéler au grand public l’éclat incomparable de la collection de sculptures de la marquise de Pompadour ainsi complétée. Son acquisition permettrait de présenter une œuvre majeure de l’art français dans les collections nationales et de rendre toute sa place à un artiste brillant, célébré en son temps comme l’égal des plus grands.

 Cette acquisition majeure bénéficie d’ores et déjà du soutien de la Société des Amis du Louvre qui contribue pour moitié au montant total de cette acquisition. Pour permettre à cette œuvre exceptionnelle de rejoindre les collections nationales, le musée du Louvre sollicite la générosité de tous afin de réunir au minimum 600 000 € avant le 14 février 2016.

Bicentenaire de la naissance de Thomas Couture

Thomas Couture (1815-1879), Tête de femme au ruban bleu, vers 1873 (musée d'Orsay)
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Bicentenaire de la naissance du peintre Thomas Couture au Musée de la vie Romantique, Paris
Six musées, à Paris et en région Picardie, s’associent pour honorer Thomas Couture du 12 octobre 2015 au 6 mars 2016 à travers de nombreux accrochages, expositions et conférences illustrant les multiples facettes de ce peintre, romantique malgré lui.

 Né le 21 décembre 1815 à Senlis, Thomas Couture, dont nous célébrons cette année le bicentenaire, est un artiste marquant du XIXe siècle. Souvent plus reconnu comme ayant été le maître de Manet, il a néanmoins joué un rôle essentiel dans l’histoire de la peinture moderne, comme en témoigne l’accrochage des Romains de la décadence, l’oeuvre qui lui apporta la célébrité, au centre de la nef du musée d’Orsay.

 Même si sa carrière se déroula essentiellement à Paris, le peintre resta très attaché à Senlis où il passa son enfance jusqu’à ses dix ans et revint régulièrement. Comme une sorte d’écho, sa présence en Picardie demeure aujourd’hui significative. En effet sur un corpus d’un peu plus de 500 peintures, 82 sont conservées dans des musées à Beauvais, Compiègne ou Senlis, soit la moitié des toiles de cet artiste dans les collections publiques françaises.

 Le visiteur peut ainsi en une journée et quelques kilomètres, avoir une vision complète de son oeuvre, tout d’abord avec deux de ses compositions majeures, L’Enrôlement des volontaires de 1792 (MUDO) et Le Baptême du prince impérial (Palais de Compiègne). Mais il peut également découvrir les multiples facettes d’un artiste accompli, reconnu pour la maitrise de ses portraits mondains ou plus intimes, pour les facéties de ses Arlequinades ou pour son regard acerbe et parfois désabusé sur le monde de son temps, comme dans Le Roi de l’époque (Palais de Compiègne) ou La Noblesse (Senlis).


Head of women

Young beauty

Female Head

Young Italian Girl

A Girl's Head

Portrait of a Girl

A Widow

Portrait of a Lady

Little Bather

L’impératrice Eugénie à genoux étude pour Le Baptême du prince impérial

Vente de la Bibliothèque de Pierre Bergé


Pierre Bergé & Associés en association avec Sotheby’s
vente le 11 décembre 2015

 À partir de décembre 2015, Pierre Bergé & Associés, en association avec Sotheby’s, proposera aux enchères la bibliothèque personnelle de Pierre Bergé. La bibliothèque de Pierre Bergé représente l’aboutissement d’une aventure personnelle et professionnelle entamée il y a près de soixante-dix ans quand le jeune provincial fou de littérature débutait à Paris comme courtier en livres anciens ; une vie jalonnée de compagnonnages littéraires et artistiques inaugurée avec Pierre Mac Orlan, Jean Cocteau, Jean Giono ou Bernard Buffet, avant la rencontre décisive avec Yves Saint Laurent. Le couple qu’ils formèrent devait révolutionner le monde de la Haute Couture et imposer une liberté et un style de vie. Cet itinéraire singulier s’est continûment nourri de lectures.

Rassemblant quelques 1600 livres, partitions musicales et manuscrits précieux du XVe au XXe siècle, cette collection fera l’objet d’une exposition itinérante d’une centaine de pièces à Monaco, New York, Hong Kong et Londres au cours de l’été et de l’automne 2015. Le 11 décembre, la première partie sera vendue à Paris à l’Hôtel Drouot, sous le marteau d’Antoine Godeau. Cette première vente offrira un florilège d’une soixantaine de pièces d’intérêt littéraire couvrant six siècles, depuis l’édition princeps des Confessions de saint Augustin, imprimée à Strasbourg vers 1470, jusqu’au Scrap Book 3 de William Burroughs, paru en 1979.

On parlera d'un goût Bergé, comme on parle d'un goût Noailles”, dit un jour Yves Saint Laurent. Si la dispersion des collections d'œuvres d'art et de mobilier en 2009 confirma la prédiction du couturier, la bibliothèque en apporte une nouvelle preuve, plus intime. Ce goût s'incarne d'abord dans le choix, à rebours de l'esprit d'accumulation ; un choix assuré par un œil, une passion de lectures, des fidélités et une prédilection pour les objets vivants, marqués par leurs provenances et les empreintes de leurs histoires particulières. C'est aussi une “bibliothèque-monde”, sans distinction de cultures, ouverte aux œuvres internationales le plus souvent dans leurs langues originelles.

Les ventes thématiques qui suivront en 2016 et 2017 proposeront également des ouvrages littéraires, cœur de la collection, mais aussi des livres de botanique et sur l’art des jardins, la musique ou les grands débats philosophiques et politiques.

L'exposition prévue le 19 novembre prochain à Bruxelles a été annulée.

Louise Labé
Evvres de LovÏze Labé Lionnoize Lyon 1555
Rare édition originale. L'un des merles blancs de toute collection de livres.
 Superbe exemplaire dans sa première reliure en vélin souple.
Estimation: 300 000 - 400 000 €

Miguel de Cervantes
El Ingenioso hidalgo Don Quixote de la Mancha Lisboa 1605
Troisième édition de toute rareté, imprimée en espagnol à Lisbonne. 
Publiée la même année que l'édition originale madrilène.
Estimation: 150 000 - 180 000 €

William Shakespeare
Comedies, Histories, and Tragedies London 1664
Cette "Third Folio" est d'autant plus rare que nombre d'exemplaires 
ont été détruits dans l'incendie de Londres en 1666.
Estimation: 200 000 - 300 000 €

Marquis de Sade
Les Journées de Florbelle ou la nature dévoilée [Charenton] 1807
Extraordinaire manuscrit autographe : le seul fragment du dernier roman érotique 
du marquis de sade qui ait échappé à l'autodafé exigé par la police.
Estimation: 300 000 - 400 000 €

Germaine de Staël
Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise Paris 1818
Edition originale, annotée par Stendhal au crayon et à la plume.
 Le plus précieux des livres annotés pars Stendhal encore en mains privées.
Estimation: 300 000 - 400 000 €


Conversation Pierre Bergé et Laure Adler

Conversation Pierre Bergé et Umberto Eco

lundi 19 octobre 2015

Écrits d'Amour - Des troubadours à Patti Smith, Dominique Marny


Quatrième de couverture

 « Elle posa son bras sur l'épaule de Tristan ;
des larmes éteignirent le rayon de ses yeux,
ses lèvres tremblèrent. Il répéta :
 - Amie, qu'est-ce donc qui vous tourmente ?
Elle répondit :
- L'amour de vous.
Alors il posa ses lèvres sur les siennes. »

Tristan et Iseult, Joseph Bédier

         ______________

 L'amour, qui occupe tant nos esprits, a fait battre le cœur des poètes, des philosophes et des écrivains... En prose ou en vers, dans l'intimité d'une correspondance, au cœur d'un roman ou sur une scène de théâtre, le cycle amoureux n'a de cesse de naître, de se cristalliser, de s'épanouir... et parfois de s'évanouir. Des troubadours à Hugo ou Musset, de Mme de Lafayette à Laclos et Genet, de Tolstoï à Margueritte Yourcenar, de Cocteau à Neruda ou encore Patti Smith, découvrons cette « aventure sans carte et sans compas où seule la prudence égare » (Romain Gary).

Depuis plusieurs années, Dominique Marny travaille sur la thématique du sentiment amoureux. Pour le Palais Lumière à Évian, elle a été commissaire de l'exposition « L'art d'Aimer »  (2012) et a publié, entre autres, deux albums sur le sujet : L'Art d'aimer (Textuel, 2012) et Je n'ai rien d'autre à te dire que je t'aime (Textuel, 2013).

Extrait

 D'un amour défunt, l'auteur bâtit un temple où il fait bon se réfugier. Elle en convoque le souvenir lumineux, plus vivant et solide que l'amour lui-même, au-delà de la blessure de la rupture. Grande figure du romantisme, autodidacte et poétesse instinctive, Marceline Desbordes-Valmore est considérée par Verlaine comme la seule femme de génie et de talent de son siècle.

Natale Schiavoni - L'Odalisque, Huile sur toile, 1845, 
Trieste, Museo Civico Revoltella
Élégies
     "Toi qui m'as tout repris" (1830)
Marceline Desbordes-Valmore

     ___________

Toi qui m'as tout repris jusqu'au bonheur d'attendre,
Tu m'as laissé pourtant l'aliment d'un cœur tendre,
L'amour ! Et ma mémoire où se nourrit l'amour.
Je lui dois le passé ; c'est presque ton retour !
C'est là que tu m'entends, c'est là que je t'adore,
C'est là que sans fierté je me révèle encore.
Ma vie est dans ce rêve où tu ne fuis jamais ;
Il a ta voix, ta voix ! Tu sais si je l'aimais !
C'est là que je te plains ; car plus d'une blessure,
Plus d'une gloire éteinte a troublé, j'en suis sûre,
Ton cœur si généreux pour d'autres que pour moi :
Je t'ai senti gémir ; je pleurais avec toi !

African Spirit Une collection parisienne

14 - Jacques Majorelle 1886 - 1962 Mère et enfant d'Afrique Noire
Estimation: 350000  - 550000 €

African Spirit 
Une collection parisienne
Vente le 9 novembre 2015 à 19 heure

Paris - L'Afrique est au cœur de cette collection parisienne qui rassemble plus de trente œuvres sur le thème, constituant la plus importante vacation consacrée à l'Africanisme depuis 20 ans. Elle renferme notamment 11 tableaux signés Jacques Majorelle, ainsi qu'un ensemble d'œuvres d'artistes belges du mouvement. La collection est estimée 1,8 M€ / 2 M$, et fera l'objet d'une présentation en avant-première à Paris en septembre, puis à Bruxelles et à Marrakech fin octobre, avant sa dispersion le 9 novembre 2015.

« C'est le choix d'un amoureux de l'Afrique et surtout d'un précurseur. Cette collection est exceptionnelle par sa qualité et son esthétisme.» commente Olivier Berman, directeur du département Orientaliste d'Artcurial, dont le département détient 20 records mondiaux depuis 2008.

JACQUES MAJORELLE ET L'AFRIQUE NOIRE
Cette collection, réunie durant 25 ans, comprend notamment 11 œuvres de Jacques Majorelle (1886-1962). Plusieurs sont des tableaux majeurs de l'artiste, dont le record mondial est détenu par Artcurial. Son œuvre, La Kasbah rouge (Freija), notamment, a réalisé un record en réalisant un résultat de 1 315 818 € / 1 926 150 $ le 9 juin 2011.

A partir des années 1930, Jacques Majorelle peint des nus noirs, fasciné par la beauté et la sensualité de ces femmes qu'il fait poser dans la végétation luxuriante de son jardin. Il multiplie ses expériences sur la couleur et poursuit ses recherches d'application de poudre d'or et d'argent. De novembre 1945 à 1952, il multiplie les séjours en Afrique Noire à la recherche des origines de ses modèles. Du Soudant à la Guinée, en passant par le Sénégal et la Côte d'Ivoire, ses voyages successifs le mèneront de plus en plus loin : foules bigarrées, scènes de marché, portrait de femmes, témoigneront de la vie de tout un peuple.

Cette maternité (circa 1940), chef d'œuvre de sa période africaniste, provenant des grands amateurs Barry Friedman et Félix Marcilhac, est estimée 350 000 - 550 000 € / 395 000 - 620 000 $. Une grande scène de marché située à Macenta en Guinée et datée 1952, est estimée 200 000 - 300 000 € / 225 000 - 340 000 $  de même que cette vue d'Aït Ben Addou, pièce maitresse de la fameuse série des « Casbahs de l'atlas », rehaussée d'or et d'argent et datée de 1929.

LES ARTISTES DE L'AFRICANISME
Un chapitre de la collection est consacré aux artistes belges avec notamment un chef d'œuvre du peintre Floris Jaspers (1889-1965), cette oeuvre iconique de l'africanisme répertoriée dans de nombreux ouvrages (photo ci-dessous). Arsène Matton (1873-1953) et André Hallet (1890-1959) figurent parmi les artistes belges représentés.

Trois sculptures d'Anna Quinquaud (1890-1984), l'artiste sculpteur africaniste le plus coté sur le marché (voir résultats collection Félix Marcilhac) sont estimées entre 12 000 et 40 000 € (13 500 - 45 000 $). Deux belles œuvres d'Alexandre Iacovleff, une huile sur toile de Roger Bezombes complètent cette collection.

6 - Alexandre Iacovleff 1887 - 1938 Homme au turban, 1924
Estimation: 50000  - 70000 €

7 - Henri Pontoy 1888 - 1968 Au bord de l'oued
Estimation: 20000  - 30000 €

9 - Jacques Majorelle 1886 - 1962 Le souk des Djellabahs, Marrakech, Circa 1920
Estimation: 40000  - 60000 €

10 - Jacques Majorelle 1886 - 1962 Aït Ben Addou, 
Vallée de l'oued Mellah, Grand Atlas, La Séguia, 1929
Estimation: 200000  - 300000 €

15 - Jacques Majorelle 1886 - 1962 Le foulard pourpre
Estimation: 50000  - 70000 €

17 - Jacques Majorelle 1886 - 1962 Marché à Macenta, Guinée, 1952
Estimation: 200000  - 300000 €

19 - Suzanne Drouet Réveillaud 1885 - 1973 Femmes Camerounaises, Circa 1955
Estimation: 30000  - 50000 €

20 - Monique Cras 1910 - 2007 Femmes Nemadis, Oualata, 1941
Estimation: 60000  - 80000 €

21 - André Hallet 1890 - 1959 Marché au Rwanda
Estimation: 12000  - 18000 €

23 - Charles Ernest Smets Né en 1919 La récolte du cacao, 1934
Estimation: 40000  - 60000 €

Florence, Portraits à la cour des Médicis

Bronzino (Agnolo di Cosimo, dit) (1503-1572) / Portrait d’Eléonore de Tolède 1560, Huile sur bois, 59 x 46 cm Prague,
 Národní Galerie Photograph © National Gallery of Prague 2014

Florence, Portraits à la cour des Médicis
du 11 septembre 2015 au 25 janvier 2016

  Au XVIe siècle, l’art du portrait devient de plus en plus répandu parmi les élites florentines qui trouvent là un moyen de porter les traits de leur visage et leur statut social à la postérité. Ils recourent pour cela à des figures littéraires telles que Pétrarque, à des références musicales ou à une mise en scène riche en symboles pour  décrire la vie du modèle, sous ses multiples facettes.
  Le Musée Jacquemart-André consacre une exposition inédite aux grands portraitistes florentins du XVIe siècle autour d’une quarantaine d’œuvres. Outre la présentation des chefs-d’œuvre de Pontormo, élève d’Andrea del Sarto et maître du maniérisme, ce sera l’occasion d’apprécier les traits raffinés et gracieux, typiques des portraits de Bronzino ou ceux de Salviati témoignant d’un sens achevé de la sophistication.
  Cette exposition va offrir un fascinant panorama de l’art du portrait florentin au XVIe siècle, avec ses principaux thèmes et mutations stylistiques. À travers le regard des peintres expérimentant de nouvelles manières de représenter leurs contemporains, elle permettra d’apprécier les évolutions de style du Cinquecento, un siècle particulièrement mouvementé sur les plans culturel et religieux.
 Cette exposition bénéficie d’un partenariat exceptionnel des Musées de Florence. D’autres institutions muséales de renommée internationale et collections exceptionnelles telles que la Royal Collection (Londres), le musée du Louvre (Paris) ou encore le Städel Museum (Francfort) soutiennent également cet événement grâce à des prêts insignes.
  Le parcours sera organisé en cinq sections construites autour d’une histoire thématique et critique du portrait à Florence à l’âge d’or des Médicis (1512 -1599).
De grands peintres tels que Rosso Fiorentino, Andrea del Sarto, Alessandro Allori, Francesco Salviati, Pontormo et Bronzino, seront les figures emblématiques de cette histoire du portrait à travers une quarantaine de peintures.
  Après les portraits aux allures sévères du début du siècle, effigies d’hommes et de femmes liés aux valeurs stoïciennes de la période républicaine, qui se termine peu après la mort de Savonarole (1494-1512), la deuxième section présentera les condottieres en armes. Le portrait évolue vers la mise en scène héroïque d’hommes de guerre au service d’Alexandre et de Côme de Médicis pour l’affirmation du pouvoir de la dynastie.
  La troisième section sera dédiée au portrait de cour, et plus particulièrement au luxe et à l’élégance qui apparaissent non seulement dans la profusion décorative des portraits, notamment chez Bronzino, mais aussi dans la richesse des matériaux de certaines œuvres (peintures sur cuivre ou lapis-lazuli), qui confèrent au portrait une dimension somptuaire propre à l’âge d’or des Médicis.
  Les femmes sont les figures majeures de ce goût de l’apparat, telle qu’Eléonore de Tolède. Fille du vice-roi de Naples, un des hommes les plus puissants et riches d’Italie, elle était la candidate parfaite pour renforcer l’image du futur Grand-duc de Toscane, et le faste de sa cour était légendaire.
  La quatrième section ouvrira le champ de l’exposition à d’autres formes d’art, la poésie et la musique, symboles de l’émancipation culturelle que les poètes, les écrivains, mais aussi les hommes de la bourgeoisie florentine associent à leur propre image.
  La dernière section, enfin, présentera les deux grandes tendances du portrait de 1560 à la fin du siècle : d’une part, une affirmation du langage allégorique dans la représentation du modèle et de ses proches ; d’autre part, le retour à une certaine simplicité dans la représentation des sentiments et de l’exaltation familiale, particulièrement remarquable dans la série de portraits d’enfants réalisée par Santi di Tito.

Ridolfo del Ghirlandaio (Ridolfo Bigode, dit) 1510-1515, Dame au voile (La Monaca) Huile sur bois,
 65 x 48,1 cm Florence, Istituti museali della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino, 
Galleria degli Uffizi © S.S.P.S.A.E e per il Polo Museale della Città di Firenze - Gabinetto Fotografico

Bronzino (Agnolo di Cosimo, dit) Portrait d’une dame en rouge Vers 1525-1530, Huile sur bois, 
89,8 x 70,5 x 2,6 cm Francfort-sur-le-Main, Städel Museum © Städel Museum - U. Edelmann / ARTOTHEK

Santi di Tito (et atelier) Portrait de Marie de Médicis 1600, Huile sur toile, 193,5 x 109 cm Florence, 
Istituti museali della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino, Palazzo Pitti, Galleria Palatina 
© S.S.P.S.A.E e per il Polo Museale della Città di Firenze - Gabinetto Fotografico

Santi di Tito Portrait de Lucrezia (Emilia), fille de Niccolò di Sinibaldo Gaddi Vers 1565, 
Huile sur bois, 116.2 x 90.4 cm Collection particulière © Collection particulière, Pays-Bas

Andrea del Sarto (Andrea d’Agnolo, dit) Portrait d’une jeune femme au recueil de Pétrarque Vers 1528, Huile sur bois,
 87 x 69 cm Florence, Istituti museali della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino, Galleria degli Uffizi 
© S.S.P.S.A.E e per il Polo Museale della Città di Firenze - Gabinetto Fotografico

Francesco Salviati, (Francesco de’ Rossi, dit) Portrait d’un joueur de luth Vers 1529-1530, 
Huile sur bois, 96 x 77 cm Paris, Musée Jacquemart-André – Institut de France ©Paris, 
Musée Jacquemart-André - Institut de France/Studio Sébert Photographes
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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard